2018

2018

2018

Date : 15/05/2018

Aérodrome de départ : Vinon

Région : Provence – Alpes-Côte d’Azur

Pays : France

Distance : 46,99 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 37,59 km/h

Commentaires :

Aujourd’hui, premier jour de vol pour « Papa Jules » après la toilette hivernale. Mon arrivée a été bénite par des flots de pluie, hier. Après un montage qui a bénéficié de l’aide des « locaux », que je ne remercierai jamais assez, j’ai décidé de voleter. En effet, la fatigue professionnelle s’est additionnée à celle du voyage d’hier. Alors, je suis parti le dernier, et j’ai utilisé l’ascenseur poussif des côtes de Corbières. Une fois aux barbules, je suis parti pour explorer les pentes Nord du Luberon. Le vent était trop tangentiel à la ligne de crête. Céreste a été observée de près, avant que la dérive, associée à des thermiques anémiques, ne me revoie aux environs du départ. Les bâillements, qui innocentaient l’altitude, m’ont invité, avec l’incapacité de monter correctement, à me poser pour vêtir le Nimbus de son pyjama.

Date : 16/05/2018

Aérodrome de départ : Vinon

Région : Provence – Alpes-Côte d’Azur

Pays : France

Distance : 151,65 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 42,52 km/h

Commentaires :

Pour le second jour à Vinon, la météo restait molle, très molle. Parti assez tôt, le Nimbus est entré dans un carrousel infernal, vissant à petit pas pour tenter d’échapper à la gravité. Le fier aéronef atteint enfin la confluence matérialisée par une rue noiraude. Les barbules s’établissaient à l’altitude vertigineuse de 1350m. Papa Jules décida un voyage vers le lointain septentrion. J’ai pu herboriser à l’aplomb des champs du Brunet. Arrivé au sud des Mées, un cumulus pubescent me monta jusqu’à 1500m. Je glissais vers Lure en admirant les spirales des planeurs Saint-Albanais quelques cent mètres en dessous. Je tentais la pente nord, qui restait assez molle. Un ultime thermique, à la corne de Lure, m’enjoint à ne pas aller plus au nord, même si les sirènes VHF affirmaient avoir plus de 2000m au Col de Cabre. J’aperçus le Taurus dont l’érection du pylône ne semblait pas un signe de plaisir intense. Cap au sud, donc, en respectant la technique dite de la mouche ; collé au plafond et à petite vitesse. Arrivé à Corbière, je ramais encore en basse couche. Une pompe de milieu de vallée m’autorisa à surfer entre les zones pour survoler la Sainte Victoire, empanachée d’un cumulus vaporeux. Le retour se fit à finesse max non sans contourner Cadarache afin d’éviter à la nation le gaspillage de missiles Sol-Air. Au total, un petit voyage, 1700m de plafond au maximum, des Vz moyennes à 0.8 m/s, vent sud au sud, nord au nord, ouest à l’ouest. Moyenne de limace nonchalente.

Date : 18/05/2018

Aérodrome de départ : Vinon

Région : Provence – Alpes-Côte d’Azur

Pays : France

Distance : 189,96 km

Planeur : Duo Discus

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 56,15 km/h

Commentaires :

Deuxième vol avec Paul. Cette fois ci, la météo est moins médiocre. L’oracle a prévu des averses orageuses et un coup de sabre dans les ascensions à 16h00 précises. Nous sommes malgré tout partis, avec autant d’enthousiasme que de volonté. Le remorqueur nous a emporté vers le Sud de Corbière. Nous nous somme accommodés de cette interprétation du ciel et nous somme montés jusqu’à Peyruis. Le formidable plafond à 1800m nous a projeté vers Authon. Les Monges ne semblant pas accueillantes, nous avons choisi le Jalinier puis la Grande Gauthière pour avancer vers le Nord. Le Morgon a servi d’appui pour un rebond, puis nous avons exploré les pentes Nord du Saint-André qui sont restées muettes. D’autant qu’un nuage dont le bord d’attaque ressemblait à une tête de pivert, nous indiquait un vent de Nord-Est. Malgré les sollicitations de nos furieux allant explorer le Briançonnais, nous avons décidé de revenir sagement. Un formidable thermique, perdu en milieu de vallée, entre Saint-André et Guillaume, nous a remis à flots pour une branche Sud. A peine arrivés à Jouerre, la VHF de piste nous annonçait le grain sur Vinon, prévu le matin, avec une heure d’avance. En attente à Auribeau, les bases s’abaissant avec le temps, la verrière se mouchetant de gouttes sonores, nous somme restés comme un vaisseau naufragé attendant que l’eau atteigne le bastingage. Cernés par les grains d’un côté, par la pétole de l’autre, l’évidence de la vache saint-albanaise s’affirmait de minute en minute. Imitant les meilleurs qui y sont tombés dans les mêmes circonstances deux jours avant (imitation n’atteignant pas la performance du vol des susdits), nous somme donc allés nous poser confortablement, renouvellant notre atterrissage en SF-28 d’hier. Roro est venu promptement nous chercher avec son ULM bourdonnant. C’est devenu mon dépanneur officiel, en quelque sorte. Le deuxième vol, n’a fait que profiter d’une accalmie entre deux menaces orageuses pour atterrir sur la bande d’accélération, tant l’herbe était devenue boueuse. Nous avons pu débarrasser les bords d’attaque d’un kilo de moucherons par aile. Assez belle journée, comparée aux précédentes, plafond au mieux 2680m, Vz moyennes 1.1 m/s, moyenne de course de déambulateur en EHPAD.

Date : 19/05/2018

Aérodrome de départ : Vinon

Région : Provence – Alpes-Côte d’Azur

Pays : France

Distance : 107,81 km

Planeur : Duo Discus

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 54,36 km/h

Commentaires :

Troisième vol avec Paul. Nous sommes cernés par les grains dès l’envol. Nous allons timidement jusqu’au sud de Lure, puis nous glissons vers le front d’orage qui s’installe au nord sur Digne. Nous allons reconnaître Sainte-Croix puis voir Puimoisson de loin, qui se font envahir par l’ombre des cumulo-nimbus. Nous décidons de nous poser car Vinon devient une tache de soleil isolée au milieu du rideau éclatant des averses qui se détachent sous le plomb des nuées orageuses, flashées par des éclairs en embuscade. La météo nous a autorisé un vol minimaliste. Plafond gaillardement atteint par Paul à 2147m, varios à 1m/s en moyenne avec des montées à 3 à 5 m/s par moment, vent sud à 20 km/h, moyenne de tortue helvète unijambiste.

Date : 20/05/2018

Aérodrome de départ : Vinon

Région : Provence – Alpes-Côte d’Azur

Pays : France

Distance : 164,22 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 83,5 km/h

Commentaires :

Vol de convoyage vers Saint-Auban. Décidément, j’aurai atterri avec trois machines différentes au CNVV, cette semaine. D’abord un décollage gag à Vinon : il ne fallait pas obéir au briefing ce jour là. Un décollage retardé en a été la conséquence. La journée, nous le savions serait écourtée par les orages. Je suis parti sous un cumulus noir qui ressemblait à une méduse gigantesque, dont les tentacules se drapaient dans une averse généreuse. Une fuite à l’ouest, puis vers Peyruis, prolongée vers Seyne les Alpes, qui ne fut pas atteinte. En effet, la base des nuages vus, au loin, sur Dormillouse ne présageaient pas une bonne aérologie. Un retour vers le Sud par Auribeau me permettait de voir les grains se former à l’Est et au Nord du Ventoux. Je glissais vers Lure ou une superbe confluence m’a permis de surfer le long les lustres nébuleux qui pendaient au plafond plombé couvrant la crête jusqu’au Col de l’Homme Mort. Au retour, la décision d’atterrir sur une piste encore sèche, mais cernée par l’étau des cumulonimbus qui convergeaient vers elle se fit sentir. Je dirigeai donc Papa-Jules vers la tache de lumière pour m’y poser à l’arrivée de sa remorque convoyée de Vinon par Bernard que je remercie ici. Plafond : 2600m au mieux, Vz moyennes à un bon 2m/s, vent S puis SW.

Date : 21/05/2018

Aérodrome de départ : Saint Auban

Région : Provence – Alpes-Côte d’Azur

Pays : France

Distance : 75,86 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 85,88 km/h

Commentaires :

Nous devions être cernés par les averses orageuses. Mon départ faillit être différé par une panne de Flarm. Une fois les diodes rallumées, je constatais en vol, après une pompe monumentale à Peyruis, une panne définitive de l’afficheur. Malgré la perspective d’un vol moyen et même, technique, très près des barbules, je me posais pour réparer. Une averse ayant détrempé l’herbe, je choisis la bande d’accélération Sud Whisky. Une fois posé, j’eus envie d’un whisky au sud.

Date : 23/05/2018

Aérodrome de départ : Saint Auban

Région : Provence – Alpes-Côte d’Azur

Pays : France

Distance : 186,23 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 62,77 km/h

Commentaires :

La deuxième journée « médiocre » de la semaine. Hier, en effet, était réservée à l’étude des grenouilles, canards ou escargots sur une piste qui alliait l’observation de la vie aquatique au bienfait des bains de boue. Le départ s’est fait devant un rideau de pluie qui inondait Lure. Je décolle et parviens au plafond stratosphérique de 1400m. Essai à l’Est ou je convole avec un Duo Discus qui tourne dans du peu, en dessous. De peur de le rejoindre, je fuis à l’Ouest. Par un détour au plateau d’Albion, je parviens à Oraison. Une confluence me permet de surfer sur les barbules tournoyantes. Je retourne sur mes pas et je parviens au Pont d’Aiguines. Le spectacle est grandiose. Le Lac de Sainte Croix est d’un bleu-vert irréel, souligné par les champs alentour marbrés de terre humide. Le contraste est augmenté par la lumière qui filtre entre les nuages. Je pars vers le Sud, profitant d’une confluence. Papa-Jules donne du saumon dans les flancs de nuages éthérés, grâce à sa finesse qui n’est pas nulle ! Arrivés à Cadarache, une pompe providentielle me fait rebondir sur le couvercle invisible de la zone. Je glisse vers la Sainte-Victoire, emplumée comme un chapeau de mariée d’une gaze nébuleuse. La remontée sur Vinon, me permet d’admirer l’émeraude des lacs jouxtant la Durance qui serpente paresseusement. Je vois également, une succession d’averses qui barrent la partie orientale du Luberon. D’autres semblent m’attendre à l’Est vers Beynes. Après un cadrage-débordement vers l’Ouest, je décide, là encore, de profiter du front bordant les rideaux de pluie pour rejoindre Puimoisson et trouver une voie de retour. Arrivé à Oraison, je tente une directe. Le Nimbus fait un plané impeccable, altéré par le mouillage de son profil Wortman, à trois reprises, mais juste suffisant grâce à la pente Ouest du plateau de Puymichel. Le posé à provoqué les lazzi de Laurent, comparant mon fier planeur à un Land-Rover africain. En effet, ses bords d’attaque étaient zébrés de la boue projetée par les derniers mètres de sa trajectoire, effectués au milieu d’une mare, devant le seuil goudronné. Tel une brave monture, je bouchonnais Papa-Jules par les flots jaillis du robinet enfin réveillé du hangar. Plafond 1760m, Vz moyennes 1.4m/s, vent S à SW, moyenne de touriste bedonnant.

Date : 24/05/2018

Aérodrome de départ : Saint Auban

Région : Provence – Alpes-Côte d’Azur

Pays : France

Distance : 376,73 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 63,67 km/h

Commentaires :

Enfin une bonne journée. Le départ fut précoce et laborieux. Après une pompe aux allures de carrousel sur la face sud de Lure, je glissais en finesse vers Trainon ou les faces Est devaient donner à cette heure précoce. Un ressaut à Authon, puis Auribeau, puis les Monges… Il ne fallait rien laisser en chemin. Arrivé à la Blanche, je préférais les nuages beaucoup plus élevés du Grand Bérard. Las, las ! J’allais herboriser et étudier de près la faune de l’étage sub-alpin pendant une demi-heure. Enfin, Papa-Jules pris le dessus sur la gravité. Je pris un cap au Nord jusqu’à Plampinet, n’osant pas aller plus loin. La descente vers l’abdomen du lecteur de la carte se fit par Fouran. Le Guillaume était très mou. Le Parcours fut emprunté jusqu’à l’Aiguillette, puis je bifurquais vers le Pic d’Oise. Le puissant thermique des champs photovoltaïques à l’aplomb de Malijai me permit de descendre vers Manosque. Après avoir péniblement remonté, je partis vers Coupe qui était, selon la VHF, l’endroit ou il fallait être. Je remontais tranquillement le Cheval Blanc puis tournais au Carton. Une longue glissade ma rapprochait d’une bonne bière bien méritée. Enfin une journée correcte. La visibilité était médiocre au sud, meilleure au Nord, quoique les nuages affadissent les couleurs. Les Sommets avaient revêtu des peaux de zèbres. Plafond 3550m, Vz Moyennes 1.5 m/s, vent S a SW. Moyenne de chenille contemplative.

Date : 25/05/2018

Aérodrome de départ : Saint Auban

Région : Provence – Alpes-Côte d’Azur

Pays : France

Distance : 108,15 km

Planeur : Duo Discus

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 88,89 km/h

Commentaires :

Ce jour, le meilleur de la semaine, Alain m’a fait l’immense honneur de me demander de « faire l’instructeur » au CNVV. Cela a permis à mes collègues de profiter des vrais talents du centre. J’ai encore en mémoire le visage hilare et ravi du pilote, mené par Philippe Conil, dit « l’homme-oiseau » dans le Crépinois. Celui-ci l’a emmené au Col du Grand Saint-Bernard, non pas en Arcus, non pas en Janus, mais en ASK-21 ! Première rotation : le conférencier du matin, psychiatre suisse et aviateur amateur (au sens d’aimer!). Il voulait se recueillir sur le site de l’impact de l’A320 de Germanwings qu’il a largement évoqué le matin. Je l’y ai conduit. A l’aplomb de Seyne, j’ai senti une inquiétude de sa part. Il n’arrivait pas à croire que nous puissions revenir à Saint-Auban d’une seule traite. Je lui ai démontré le contraire. Le départ fut difficile, tant la masse d’air était molle à cette heure précoce (midi !). Une pompe providentielle sur les faces Est de Vaumuse a été le premier ascenseur. Plafond trouvé 2750m, Vz moyennes 0.4m/s (mou-mou au départ), vent WNW. Encore merci à Alain pour sa confiance.

Date : 25/05/2018

Aérodrome de départ : Saint Auban

Région : Provence – Alpes-Côte d’Azur

Pays : France

Distance : 96,18 km

Planeur : Duo Discus

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 69,52 km/h

Commentaires :

Deuxième rotation. Après un départ très difficile, en basse couche au Sud de Lure, J’arrive enfin à monter pour rejoindre Gache en une bonne demi-heure de travail. Arrivé aux Monges à une bonne altitude, mon passager (il n’a pas voulu piloter) a été barbouillé et j’ai dû entamer un retour direct. Toutes mes excuses pour l’avoir rendu malade. Plafond 2600m, Vz Moyennes 1 m/s, aérologie très médiocre en basses couches, bien meilleure passés 1700m d’altitude.

Date : 25/05/2018

Aérodrome de départ : Saint Auban

Région : Provence – Alpes-Côte d’Azur

Pays : France

Distance : 112,38 km

Planeur : Duo Discus

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 68,11 km/h

Commentaires :

Troisième rotation : Raphaël, retardé, n’a pas pu profiter des trois quarts d’heure que son prédécesseur lui avait involontairement offerts. Cela m’a permis d’enlever un kilo de moustiques par aile. Encore toutes mes excuses à Sophie pour le faux départ. Il m’a emmené sur Lure, à rebondi à Gache (décidément c’était le seul ascenseur !), puis m’a mené à Dormillouse sous un cumulus qui aspirait un thermique monumental. Le retour, ponctué de quelques exercices de maniabilité s’est conclu par un très bel atterrissage. Deux kilos supplémentaires de moustiques furent nettoyés. Plafond 3100m, Vz moyenne 1 m/s, ultime vol de la journée avant le repas de clôture de l’APSV. Une excellente semaine en termes de conférences, plus moyenne en terme de météo. Mais quoi ! On a volé presque tous les jours. Merci à tous les responsables de cette superbe semaine.

Date : 27/06/2018

Aérodrome de départ : Florac

Région : Occitanie

Pays : France

Distance : 58,17 km

Planeur : Topaze

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 74,26 km/h

Commentaires :

Après le remorqué, je rame avec « Quebec-Alpha » dans les basses couches avant de suivre la confluence née du combat éternel entre les masses d’air atlantiques et méditerranéennes. Je navigue sous la rue sombre vers l’Aigoual, que j’admire sans l’atteindre, puis je glisse vers le nord, surplombant le K6 d’Hugo qui revient du Causse Noir en basses couches. Plaisir de voler inutilement, uniquement pour la beauté du geste. Posé motivé par l’apéro et la cuisine riche et bon-enfant de Riri, éternellement jeune, secondé par Jeannot, indestructible. Ambiance d’adolescents de sortie. Moyenne d’âge supérieure à celui de la retraite. Pilotes bordelais buvant du petit lait…(façon de parler !)

Date : 28/06/2018

Aérodrome de départ : Florac

Région : Occitanie

Pays : France

Distance : 90,79 km

Planeur : Topaze

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 57,34 km/h

Commentaires :

Une simple ballade sur le Causse Méjean dans le Topaze. Le plaisir de grimper avec légèreté sur les cumulus spumeux qui naissent après le thermique pur, accompagné d’un vautour facétieux qui me suit amicalement dans mes médiocres varios. Pourtant ses collègues sont plus efficaces et montent bien mieux. On va nous expliquer que nous les effrayons ! Quelques ronds dans la confluence naissante, puis une descente dictée par la perspective d’une invitation à diner. What else ? Ne parlons ni de météo ni de moyenne, tant le plaisir fût grand.

Date : 29/06/2018

Aérodrome de départ : Florac

Région : Occitanie

Pays : France

Distance : 31,51 km

Planeur : Nord 2000

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 54,02 km/h

Commentaires :

Ce n’est pas avec un Nord-2000 mais avec le Nord-1300 de Dominique que j’ai pu m’envoler, le nez au vent. Après un remorqué trop court, j’ai travaillé dur pour trouver la « pompe-du-nord-de-la-pente-de-Nivolliers » qui m’a permis de quitter la chaleur de la piste. Il faut dire que j’avais prévu les menus inconvénients de la formule torpedo aux confins des 2200m envisagés : double combinaison de vol, blouson de cuir, bonnet, tour de cou et gants en polaire. Ainsi équipé, avec mon diamètre thoraco-abdominal prospère, j’avais du mal à bouger autre chose que les avants bras et les talons. Enfin j’arrivais à une distance respectueuse des barbules, tant je n’avais qu’une confiance limitée dans les aérofreins de la taille d’un couteau de cantine. En effet, je ne voulais pas que le clone du Grünau-Baby fût aspiré par les cumulus plombés de la confluence. J’ai donc promené sa silhouette orange en cheminant sous les rues épaisses, sombres et larges, à des finesses parfois supérieures à 30, stabilisant la vitesse de croisière à 60 km/h. Au bout d’une heure, le facteur limitant s’est fait sentir : mon derrière fût rapidement mortifié par le mini-banc, rehaussé de son dossier orthogonal qui rappelle d’avantage un siège de prévenu au tribunal qu’un baquet moderne, malgré la présence d’un coussin rapidement aplati en une galette textile. Je descendais tranquillement, aidé par le profil épais de l’aile unique à laquelle la nacelle est suspendue par une poutre profilée. Un arrondi en glissade contre un vent traversier modéré permettait au patin d’acier de trancher un sillon sur la piste dans le sens de la trajectoire, jusqu’à l’arrêt en forme de salut, acquis en quelques mètres. Merci à Dominique et à Monsieur Schemmp.

Date : 14/08/2018

Aérodrome de départ : Vinon

Région : PACA

Pays : France

Distance : 92,56 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Fichier .IGC :

Vitesse moyenne du circuit : 53,92 km/h

Commentaires : Ce jour après un montage épique du Nimbus (j’ai mis une demi-heure à comprendre que l’aile droite ne rentrera pas tant que l’axe sera en place sur la gauche !), j’ai proposé des vols d’instruction à John. D’une part pour remercier le Club pour l’aide au montage, d’autre part parce que je ressentais encore la fatigue du voyage d’hier. Ces vols (avec Baptiste et Aurore) m’ont permis de constater que la masse d’air hésitait entre thermique mou et sous ondulatoire non moins mou. Une escapade en Nimbus a pu démarrer vers 16h00. Les varios étaient moins mous, mais des nuages zarbis désignaient plutôt un mélange ondulatoire-thermique. Je partis vers le Nord-Est, vers Sainte Croix et Puimoisson. Arrivé à l’aplomb de ce dernier, un ressaut minuscule me menait de 1700m à 1900m. Je tentais la Serre de Montdenier. Deux planeurs germaniques grenouillaient sans monter. Je constatais que les thermiques étaient débités par les rabattants du relief. Je montais plus au Nord pour tenter Beynes puis le Cousson, que j’abordais peu fièrement à 1350m. Je fis un peu de pente Ouest pour me retrouver à 1800m. Un grand bleu m’attendait sur Saint-Auban et je ne voulais pas me vacher à Puimoisson dont je connaissait désormais l’aérologie pourrie. Le reste ne fut qu’une longue descente à la recherche improductive de varios qui restaient microscopiques. Jonathan « le néo-zélandais » ayant annoncé son dernier remorqué à Château-Arnoux, je lui en ai demandé un ultime et je suis allé me poser. Atterrissage à 17h41, décollage à 17h48. On ne pouvait faire mieux. Je fus de retour rapidement à Vinon. Abstraction faite de la médiocrité de ce vol, j’ai pu admirer le Lac d’Esparron, d’un bleu vif, piqué de voiliers, puis le Lac de Sainte Croix, toujours d’un Lapis Lazzuli lumineux, rehaussé par les cultures alentour laissant voir la terre assombrie par l’humidité des pluies de la veille ; leurs griffures rectilignes contrastaient avec l’aplat monochrome de l’eau. Les contreforts montagneux m’ont fait comprendre qu’ils ne voulaient pas de moi. Les nuages paresseusement étalés, absorbaient le Cheval Blanc, au loin. Une chape d’air stable enserrait le relief encore vert et minéral. A Vinon, autour de la Durance qui serpentait paresseusement, peinte d’un mélange fait d’aplats bistre et des reflets bleu-vert du ciel, les pièces d’eau offraient soit un bleu de prusse mystérieux et profond, soit un vert opale translucide. Il y en avait d’avantage pour le plaisir des yeux que pour l’ego aéronautique. Plafond : les 2000m n’ont jamais étés atteints. Vent Ouest assez fort, Ne parlons pas de Vz. Moyenne de gastéropode asthmatique.

Date : 15/08/2018

Aérodrome de départ : Vinon

Région : PACA

Pays : France

Distance : 371,58 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 84,45 km/h

Commentaires : Aujourd’hui, journée égoïste. Je vole en Nimbus ! Avant le départ, je casse le tendeur de frein en le réglant. Soudure, perçage, passage à la tarière, limage, assemblage, montage, réglage. Ouf ! Je peux enfin partir. Je préfère les cumulus de Corbières aux thermiques purs du polygone ou les premiers partis ressemblent à des vautours d’un blanc immaculé, réunis en bande lors du début de journée. Je pars donc vers Lure, puis vers Serres. Les plafonds sont bas. Je m’arrête au Col de Cabre, tant le Vercors ne m’enchante guère avec les bases à 2200m. Je pars vers Bure, portant voilette de nuages, qui découvre son visage lorsque j’arrive au Cuchon. La traversée vers le Piolit est longue et je repeins ses orteils avec deux autres planeurs. Arrivé au Guillaume, je rebondis sur des varios assez mous, pour glisser vers Fouran puis la Tête du Peyron, qui me monte mollement à 3000m. C’est plus charnu à Sestrières puis je pars sous une rue vers le Mont Thabor. Retour vers le Sud par l’Izoar puis le Paneyron. Je rebondis sur le couvre-chef du Brigadier, puis je glisse en une seule fois vers Vinon, aveuglé par le couchant qui débute et embrumé de fatigue. Une fois de plus, la palette de la Montagne a été riche : vert émeraude du Lac de l’Ascension, nuages épais et denses allant du gris le plus sombre vers le blanc le plus éclatant, roches grises ou ocres, ondulantes ou posées comme du mortier à la taloche, or du couchant, serpent d’argent de la Durance. Ce fût une bonne journée pour le vol à voile pas trop lointain. Plafond max 3600m, sinon 2200m en plaine. Vz moyennes 1.8 m/s. Vent entre Est et Sud-Ouest assez faible en fin de journée. Moyenne de pétrolette italienne des années 70, (position de la « limande », guidon juste sous le nez).

Date : 16/08/2018

Aérodrome de départ : Vinon

Région : PACA

Pays : France

Distance : 147,12 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 68,96 km/h

Commentaires : Vous aurez le retour avec le second vol enregistré. Je suis parti fier comme un Bar-Tabac, juste derrière Maître Alain. Enfin, j’ai attendu un peu que la brise se lève! Puis grâce à un thermique pur a peine réveillé, j’ai pu rejoindre le Cousson. En effet, la Serre de Montdenier ne me disait trop rien, et puis le Parcours avait encore du shampoing sur la tête. J’avisais que seul le Blayeul pouvait donner un plafond moins bas que le reste. Arrivé sur le haut de Liman, je bigornais vers Seyne, que j’ai pu admirer à loisir en cherchant de quoi monter. En fait, c’est la Blanche qui m’a permis de remonter en échange d’un coup de peigne de la pointe de mon saumon. Arrivé au Dormillouse, le plafond restait bas, libérant à peine les randonneurs de la brume qui enserrait le fortin. Le Morgon ne valait guère mieux. Je tentais le Guillaume, lui aussi mal réveillé. Je pariais sur Saint-Crépin qui semblait plus spacieux, verticalement parlant. J’étais trop bas pour la Tête du Peyron directe, alors j’ai recoiffé Prachaval avant d’y aller. La pompe de service était asthmatique et seule la pente Sud permettait d’aller voir plus loin. J’arrivais au Fort de Montgenèvre qui envoyait un violent courant d’air vertical qui me satellisait. Je me collais au plafond, pas bien haut, 3200m au mieux, pour explorer le Galibier. Depuis peu, mon GPS avait épuisé ses électrons et mon Flarm était en panne. Je décidais de renoncer à me jeter vers le Vercors, que ce soit par le Nord, par Grand Arc interposé, ou par une directe par le Taillefer. Je pense avoir décidé assez sagement. Je prenais donc la direction du Sud. Le trajet Rochebrune-Vars ne me disait trop rien, car je ne savais rien de l’aérologie de Barcelonnette. Je décidais de faire marche arrière par le même trajet que pour l’aller pour voir si ça avait changé entre temps. Eh bien, non ! Le Guillaume était aussi mou, le Morgon itou. La Blanche ne m’a permis de monter à partir des 2300m du début au Dormillouse, qu’à 2400m à l’Estrop. J’utilisais les rues pour transiter voire pour monter un peu. Je finis à garder mes « plus de 2000m » jusqu’aux confins du Luc, sans arriver à choper la confluence qui m’aurait mené à la Saint Victoire. Face à cet échec, la perspective d’une bière fraîche ne me déplut pas. Aussi, je rentrais pour mettre en action ce projet. Les montagnes s’étaient muées en une gigantesque pâtisserie dégoulinante d’une chantilly nuageuse. Il fallait éviter de tomber trop bas. Plafond 3200m et pas plus en Briançonnais, 2500m en plaine, au mieux. Vz moyennes 1.5 m/s à l’aller. Vent faible de Sud et même d’Est en fin de journée. Moyenne incalculable.

Date : 20/08/2018

Aérodrome de départ : Vinon

Région : PACA

Pays : France

Distance : 195,95 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 65,68 km/h

Commentaires : J’ai décidé de convoyer le Nimbus vers Saint-Crépin. Les affaires sont dans la voiture, la remorque est prête ; j’ai pu caser le BO derrière ma tête, bien sanglé. Je pars donc en affirmant qu’en deux heures, je serai à destination. Le train est réservé pour retourner chercher ma voiture et la remorque. Je bondis de cumulus en cumulus vers Coupe. Humm ! C’est bien sombre au Nord de Cheval Blanc. Qu’à cela ne tienne ! J’irai sur Liman et le Blayeul… Deux pompes plus tard, la nuée noire et hideuse, telle l’Ogre de Goya, menace mon planeur des ses doigts griffus. Je me réfugie sur la Bigue. Le spectre me suit ! Je fuis vers Trainom. L’obscurité gagne… Je pars sur Jalinier, enfin tranquille et je bondis sur la Grande Gauthière (c’est pas ma copine !), et j’aperçois un trou lumineux encadré par le Morgon et le Guillaume, une rue de nuages me tente d’y aller. Au fur et à mesure de ma progression, l’ombre maléfique gagne sur moi, appelant à sa rescousse un spectre identique apparu sur le Morgon et encore un autre surgi du Guillaume, menaçant d’ensevelir mon tunnel lumineux. Je finis par renoncer, mais l’aventure ne se termine pas là. Tel un drame Hitchcockien, je suis peu à peu submergé par les menaces. Le diabolique nuage noir surplombant, telle une méduse gigantesque une robe de pluie menaçant de m’aveugler et de me plaquer au sol, me poursuit. Je passe Sisteron ou les planeurs s’affairent pour rejoindre leur remorque ou leur hangar, le temps de monter sur Chabre puis sur la crête de l’Ane, et l’aérodrome est couvert de pluie, Hongrie n’est plus qu’une silhouette noire. Suivant les precéptes d’Henri Laborit, je fuis. Mon altitude ne me permet plus que de passer le Col de l’Homme Mort. Belle perspective ! Seul Saint Christol me soutient. Saint Auban est déchu de tout possibilité de se vacher, submergé par l’eau céleste. Restent le front d’orage et mon brave Nimbus. A 1500m, je passe au ras du col et me dirige vers Oraison que je sais pouvoir rejoindre. La pluie, traitresse, telle une patte griffue qui chercherait à retenir Papa-Jules, mouille mon profil Wortmann, vulnérable à l’eau. Mon obstination à maintenir la vitesse de finesse maximum permet de libérer ma monture de cette charge. La VHF me dit que le sillon est actif. De garder courage. Je réponds que c’est moins le courage qui manque que l’altitude ! Finalement, effleuré par l’aile d’un ange mon Papa-Jules tire 61 de finesse alors que ses ailes en sont incapables. « J’ai refait tous les calculs, ils confirment l’opinion des spécialistes : notre idée est irréalisable. Il ne nous reste qu’une seule chose à faire : la réaliser ! » disait le grand Pierre-Georges Latécoère. J’ai l’impression de rejoindre la légende. Le retour se fait sans encombre, dans un angle de plané comparable au dénivelé qui sépare le Col de l’Homme Mort de Vinon. Atterrissage, démontage, grâce à l’aide des Vinonais et des Nordistes, bière à tous puis départ par la voie la plus sûre ce jour là, la route !

Date : 23/08/2018

Aérodrome de départ : Saint Crépin

Région : PACA

Pays : France

Distance : 139,32 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 70,84 km/h

Commentaires : Enfin une journée volable. Jusque là, une simple treuillée et des varios mous qui invitent à se reposer, ceux qui ont persisté ne traçant que des ronds et des huits sur Prachaval. Ce jour devait être le pire de la semaine. L’imprévisibilité des prévisions en fait toute la poésie ! Je pars pour la pente. Fi des thermiques de vallée, la brise fait tout. Une fois le zénith atteint, cap sur le Peyron, puis vers Monêtier les bains. Je tente vers le Galibier mais une douche me ratatine en dessous des crêtes au Mont Thabor. Je glisse vers la crête de Plampinet, qui ne donne strictement rien. Je commence à herboriser au dessus du Rosier. Je vois nettement la scierie qui menace de trancher mon fuselage sur son plan de symétrie si je pose trop long. (Le problème est de savoir ou la lame s’arrêtera?). Enfin, aux orteils de la crête de Peyrolles, là où elle émerge de Briançon, à peine plus haut que 2000m, un thermique fulminant à partir des pointes de la falaise m’a remonté à 3200m. Je pouvais apprécier combien le manque d’anticipation météo, tout comme mon convoyage d’avant-hier, raté, l’avait montré, peut être traître en montagne. La question n’est pas tant d’analyser la façon de sortir d’un mauvais pas que de savoir comment éviter d’y entrer. Fort de ce nouvel avertissement sans frais, je gardais une altitude de confort pour rejoindre Vars afin de voir mon gîte par en haut. Une petite glissade me fit rejoindre mon ombre, comme disait Antoine de Saint-Exupéry, non sans une autre facétie de la montagne, assez bienveillante aujourd’hui: en fin de finale, le vent au sol est passé au nord ! Cela m’a permis d’explorer la fin de la piste. La lumière traversait les ondées comme filtrée par des voilages épars. Les Lacs rehaussaient de leur couleur lumineuse les pelouses posées sur la roche. Le velours émeraude, damassé d’or sur Vars était ma récompense de fin de vol. Plafond : 3200m, Vz moyennes : 2.2 m/s, vent surtout sud jusqu’à 21 km/h, moyenne de Solex dopé à l’éther (un peu plus rapide, mais pas longtemps !)

Date : 24/08/2018

Aérodrome de départ : Saint Crépin

Région : PACA

Pays : France

Distance : 243,74 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 72,76 km/h

Commentaires : Pour ce qui devait être la meilleure journée de la semaine, le jardin était assez étroit. Je pars sur Prachaval dont la pente donne. Une tentative à la Tête du Peyron ne m’emballe pas. Je pars au Sud. Fouran me remonte sans conviction, le Guillaume aussi n’est pas très motivé. Je pars sans trop d’espoir vers un Morgon encore shampooiné du matin. J’y salue des randonneurs que je parviens à peine à dominer, à leur grande joie. Le Dormillouse est sans espoir, le Parcours ne me semble pas bon. Je glisse par les Orres jusqu’à Prachaval ou je rebondis. Cette fois, le Peyron, abordé plus haut est d’avantage généreux. Il me dévoile le Lac de l’Ascension d’un bleu-vert lumineux. Je pars enfin vers le Nord qui me semble le terrain de jeu le plus adéquat pour aujourd’hui. Je flâne sur le Chaberton, rude pyramide couronnée de canonnières en ruines. J’avance vers le Lac de Rochemolles, en passant par le point culminant du vol, à 3700m, au dessus de Gad. Les roches de schiste, ardoisées, sont rehaussées par les pelouses au vert profond. Une fois tourné, je me promène jusqu’à l’Izoard. Tel un oeil de céladon, le Lac de Souliers me regarde par-dessous. Puis je décide d’aller sur le Queyras. Chemin faisant j’admire les sommets sombres, marbrés de vert-de-gris, émergeant des pelouses qui surplombent de sombres forêts, lesquelles encadrent des parcelles vert émeraude, piquetées de bâtiments minuscules. J’y monte les marches ouvrant un surf sur Font-Sancte, gigantesque canine minérale, sur la mâchoire du massif. Je plane ensuite vers les aiguilles de Chambeyron. Comme des pierres précieuses jetées sur la rude table de roche du cirque, le Lac Premier, le Lac Noir, le Lac des Neuf-Couleurs sont d’une beauté bouleversante. Les couleurs vont du jade, au bleu profond, avec des nuances de mauve, la lumière irisant de reflets argentés selon ma position lors d’une spirale inutile et contemplative. Une fois rassasié, je glisse, accompagné de rapaces amicaux, vers Larche, sans atteindre le Col. Encore sous le charme, je retourne sur Chambeyron pour un ultime coup d’oeil. Je continue mon vol plané sur le Col de Serenne, contemplant le Lac de l’Etoile et l’autre Lac des Neuf-Couleurs, minuscule celui-là. Je continue sans m’arrêter sur Prachaval, dominé à l’aide de la confluence qui débute, puis je flâne sur les versants abrupts de roche nue de la Tête d’Amont, salué par des alpinistes qui descendent, leur devoir accompli. Je retourne sur mes pas de l’autre côté de la vallée puis la confluence, devenue vigoureuse, me hisse au dessus de la crête de Prachaval, pour me permettre un ultime surf sur les pelouses de Vars, lesquelles, mêmes assombries par le crépuscule sont ma récompense. Au retour, je descends à hauteur  de mon gîte pour saluer mes hôtes, puis j’atterris enfin pour clore ce voyage de pur agrément n’ayant pour motivation que le plaisir des yeux. Plafonds 2400m au Morgon, 3200m dans le Briançonnais, 3700m en Italie, avant les brumes lombardes. Vario moyen : 1.8 m/s, vent assez faible généralement Sud puis Ouest en fin de journée. Moyenne de promenade digestive, après le rôti dominical.

Date : 28/08/2018

Aérodrome de départ : Saint Crépin

Région : PACA

Pays : France

Distance : 247,13 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 76,04 km/h

Commentaires : Aujourd’hui, je suis chargé de faire la buse. Papa-Jules, fier et dominateur, se rit des marmottes dans du 0.5m/s. Une fois le plafond matinal atteint, je pars sur le Peyron qui s’avère mal réveillé. Le temps alloué à mes tentatives permet aux premiers ASK-13 de me rejoindre et de me montrer l’ascenseur. Je monte les marches de l’escalier habituel pour atteindre mon point culminant à Mont-Genèvre. Un panorama grandiose me fascine, vaste carte en relief, encadrée au loin par un Viso empanaché, le Mont Blanc à l’opposé, et, loin à l’Est, le Cervin aussi noir que le Mont Rose est blanc. Cap au Sud pour rebondir à l’Izoard, puis le Paneyron, et enfin le Grand Bérard. Barcelonnette somnole dans la touffeur de la vallée alors que les planeurs, tournoyant comme des goélands sur le chalut, montent à la recherche de la fraîcheur de l’altitude. Je glisse au dessus de la Séolane pour rejoindre l’Estrop. Descente douce sur un Parcours assez mou jusqu’à la Montagne de Boule, que je ne dépasse pas tant les point blancs, au loin, tournant dans du bleu ne me semblent pas monter comme des fusées. Retour sur la pente par la Blanche qui est assez molle, quoique très fréquentée. Je quitte le Morgon assez bas pour saluer les randonneurs qui jouissent de la vue après leur effort. Le Guillaume s’avère être un mont mou de même. Lucy, plus vigoureuse, me satellise. Je passe le Col des Terres Blanches, sans avoir les moyens d’une Voie Royale. Je glisse vers la Tête d’Amont qui planque toutes les ascendances en basse couche. Déçu, je repars vers les orteils du Peyron qui restent insensibles à mes chatouillements, je vais donc prendre l’ascenseur de Prachaval. J’y mets une pièce et je monte jusqu’à 2600m pour retourner sur Vars que j’admire dans la lumière du soir. Je glisse ensuite en usant de la finesse du Nimbus jusqu’à la crête des Granges, minérale, désolée et stérile, qui dévoile avec l’altitude les pelouses sub-alpines puis, enfin, les prairies cernées de sombres forêts qui tapissent les fonds de vallée. Je rejoins une Condamine moribonde puis m’enfonce vers le Glacier Blanc, agonique à force de fondre. Le planeur, devenu minuscule sous de terribles Agneaux le dominant, évolue comme un pluvier qui nettoie la mâchoire du crocodile, maintenue complaisamment ouverte. Le retour s’est fait par les faces Est du massif des Ecrins, se terminant par une visite déçue des abîmes de Fouran, puis par une glissade aux pied du Clocher. Quelques pilotes ont complimenté le Nimbus pour sa beauté en vol. J’ai cru voir que son nez était encore plus rouge de satisfaction. Plafond 3700m. Vz moyennes : 1.3 m/s, Vent ou brises Nord puis Sud puis Ouest. Moyenne de colibri.

Date : 30/08/2018

Aérodrome de départ : Saint Crépin

Région : PACA

Pays : France

Distance : 199,55 km

Planeur : Nimbus 2

Type de circuit : Libre

Vitesse moyenne du circuit : 55,43 km/h

Commentaires : Hier, j’ai volé avec l’homme oiseau. On a pris l’onde et on a raté l’épreuve. Mais c’était très instructif. Ce jour, on devait avoir une météo assez bonne. Je suis donc parti au remorqué pour éviter la fin des treuillées. Le Nimbus a commencé par ramer dans des varios très mous, rejoignant peu à peu les buses, afin de démontrer ses qualités de grimpeur dans le petit temps. Arrivé au plafond de verre, verrouillé à 2200m, je suis parti en direction du Peyron. Un Dog-Fight s’ensuivit avec les ASK-13, que je tentais de gêner le moins possible. Peyre-Eyraute me grimpait à 3400m. Je décidais, avec Valentin, d’aller vers Peyrolles et plus si affinité. Etienne se précipita vers la Pointe de Pécé, qu’il témoigna être bonne. Je le rejoins, subodorant qu’il allait explorer une confluence isolée allant du Sud du Col d’Etache, en direction de l’Est. En effet, c’est ce que nous fîmes, non sans avoir fait le plein d’énergie potentielle dans un thermique nous aspirant jusqu’à 3900m. La confluence fût avenante et nous avons surfé, au bord des nuages bouillonnants, tels des oiseaux en goguette. La sagesse nous fit arrêter en vue du Lac du Mont Cenis, sans l’atteindre. Ce fût la seule couleur vive aperçue dans ce voyage. Nonobstant, bien sûr, le pégase d’Etienne qui se projetait sur la nébulosité qui séparait les masses d’air. La finesse du Papa-Jules me donna l’avantage au retour. Je refis le plafond puis me dirigeais vers les Agneaux. Le fier Nimbus les domina bientôt. Je caressais le projet de descendre la Voie Royale. Une erreur qui eu pu être funeste, me fit emprunter le Col des Ecrins. J’aperçus avec horreur, que la vallée du glacier de Borne Pierre était tapissée de nuages bas, certes épars, mais guère propices au vol à voile. D’autre part, si le Coolidge m’empêchait de progresser au Sud, l’Ouest était envahi de nuages prêts à m’aveugler. Je planais prudemment pour tenter le Col du Fifre. Ce joker me sauva d’une mauvaise passe… De retour, dominé par le Pelvoux et le Coolidge, Papa-Jules n’en menait pas large. Je refis le plafond en spiralant autour de la « Bite à Clovis ». Belle image ! Le Nimbus emprunta la Crête de l’Aup Martin pour rejoindre le Pas de la Cavale. Dominant enfin les nuages de la confluence marquant l’affrontement de deux masses d’air médiocres, je pus rejoindre Lucy puis le Morgon. Peu enclin à explorer la vallée de l’Ubaye, ma trajectoire se repentit par le Col de la Rousse. Une longue glissade me fit visiter, avec un certain sans-gêne, les vallées de la rive gauche de la Durance, admirant l’ombre cruciforme de l’élégant Nimbus sur les mélèzes et sur les roches aux clines tourmentées. Je décidais enfin de me poser lorsqu’un planeur providentiel, mal garé au bord de la piste, me décida d’entamer une attente. Cette attente s’avéra ascendante, l’aiguille du variomètre s’érigeait sans pudeur, un ressaut laminaire m’aspira vers les hauteurs, suffisamment pour envisager mon survol rituel des pelouses de Vars. Le Papa-Jules erra sur le velours du Col, comme un moine en procession, suivi d’une croix, celle de son ombre dévoilant ses proportions parfaites et l’élégance de son plané. Plafond 3900m au maximum, Vario moyen 1.4 m/s, Vent Sud ou brises, Ouest en fin de journée. Moyenne de chenille asthénique.

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